Un implant électrique contre l’apnée du sommeil

« Un implant électrique contre l’apnée du sommeil »
Source : Le Figaro
Le Figaro rappelle que « 20% des hommes de 45 à 64 ans sont atteints du syndrome d’apnée du sommeil. Le pharynx se ferme plusieurs fois par nuits pendant 10 à 30 secondes, voire parfois plus, empêchant le malade de respirer », et revient sur une étude de chercheurs de l’Université de Pittsburgh [Etats-Unis], qui « se sont penchés sur une nouvelle méthode de stimulation électrique ».
Le journal note que le but est de « maintenir ouvert l’arrière de la gorge et ainsi réduire ces épisodes d’apnée », soulignant en outre que « ce trouble augmente les risques d’incidents cardiovasculaires comme l’hypertension, l’arrêt cardiaque ou l’infarctus du myocarde ».
Le Figaro explique ainsi qu’« Inspire II est le nom donné au dispositif composé d’un capteur et d’un récepteur implantés grâce à une opération chirurgicale. Lorsque le capteur, placé près des côtes, détecte un épisode d’apnée, un signal est envoyé à l’électrode placée au niveau du nerf principal de la langue ».
« Un stimulus électrique est alors déclenché, la langue se relève, l’arrière de la gorge et le pharynx se libèrent et le patient peut de nouveau respirer normalement. Le dispositif doit être activé par le malade lui-même, grâce à une télécommande, avant de dormir »,
poursuit le quotidien.
Le journal indique que « le protocole ayant été approuvé en 2014, 2300 patients dans le monde ont pu bénéficier de cet implant depuis. Cependant, cela ne peut pas concerner toutes les personnes souffrant d’apnée. Des critères très stricts concernant la santé des prétendants sont scrutés, une hospitalisation est nécessaire afin d’établir un bilan complet ».
Le Figaro relève que « 14 patients français ont pu en bénéficier à la clinique du sommeil de Bordeaux » et cite le Pr Pierre Philip, directeur du SANSPY, qui précise : « Avant de pouvoir prétendre à l’implantation, il est absolument nécessaire d’avoir été évalué en clinique du sommeil. Le protocole appelle à une synergie entre les équipes du sommeil, la neurologie et la chirurgie, ce qui explique que très peu de cliniques sont capables d’avoir cette expertise ».
Il ajoute que « les personnes qui se font implanter seront ensuite suivies à vie. C’est pour cela qu’un critère psychologique a été inclus dans la sélection des patients. Les réglages doivent se faire au cas par cas pour chacun d’entre eux, cela se fait donc dans la durée et nécessite d’être réhospitalisé ».
Le Figaro observe que « jusqu’alors, les patients atteints d’apnée du sommeil devaient porter un masque nasal tout au long de la nuit. Ce dispositif est souvent mal supporté par les personnes car physiquement dérangeant pour dormir. […] Dans le cas de ce nouveau dispositif, l’efficacité est estimée à 80% ».
Le Pr Philip indique toutefois que « sur les 14 patients implantés les résultats sont variables. Il y a de bons résultats sur la réduction du nombre d’apnées par heure de sommeil et sur le niveau d’éveil mais des progrès restent à faire sur la qualité du sommeil ressentie ainsi que sur la tolérance de l’intensité du stimulus ».
Le spécialiste souligne que « de nouvelles générations de dispositifs apparaissent comme très intéressantes pour le futur, il s’agit d’une technologie innovante, c’est pour cela que nous devons continuer la recherche autour de l’apnée du sommeil ».
Le journal remarque néanmoins que « le prix peut être un frein pour certains car «le dispositif n’est pas remboursé par la Sécurité sociale mais dans certains cas il peut être implanté gratuitement». Il faut en effet compter en moyenne 17.000 € pour l’implant et la chirurgie ».